Michel
Leclerc est
né à Liège le 17 mars 1914 et
reçoit de son grand-oncle, puis de son
père ses premières leçons de
musique dès l'âge de 4 ans. En 1925,
il entre au Conservatoire Royal de Musique de
Liège, où il poursuit des
études complètes de violon et
d'écriture musicale. Il y obtient le Prix de
Solfège en 1928, le Prix d'Harmonie en 1930,
le Prix de Violon en 1931, le Prix de Musique de
Chambre en 1932, le Diplôme supérieur
et la Médaille de Vermeil pour le violon en
1933 et un second Prix de Fugue en 1934.
Reçu au cours supérieur de violon au
Conservatoire National de Paris en 1934, il est
premier violon à l'Orchestre Symphonique de
Paris, sous la direction de Pierre Monteux. De
retour en Belgique en 1935, il a été
violoniste pendant plus de 11 ans à
l'Orchestre de l'I.N.R., sous la direction de
Désiré Defauw, de Franz André,
de Théo Dejoncker et de Daniel Sternefeld.
En tant qu'instrumentiste, il a donné de
nombreux concerts en soliste, en récital ou
avec orchestre. Il a également
été très actif en tant que
chambriste. Il a fait partie de plusieurs
ensembles, dont le Quatuor de la Duchesse de
Vendôme, le Quintette Instrumental de
Belgique, le Quatuor Ad Artem et le Quatuor de
Liège, jusqu'au décès de Jean
Rogister. De 1946 à 1976, il a
été professeur de Musique de Chambre
au Conservatoire de Liège et professeur
d'Harmonie à l'Académie de Musique
d'Amay. À partir de 1949, Michel Leclerc a
été programmateur musical puis
producteur au Centre RTB Liège.
Après
sa retraite, Michel Leclerc ne s'est plus
consacré qu'à la composition. Sa
vaste production musicale - qu'il serait impossible
d'énumérer en entier ici -
s'étend à tous les domaines
instrumentaux, orchestraux et vocaux : un
opéra ("La Matrone d'Éphèse"),
trois ballets ("Noir sur Blanc", "Le Bouffon
amoureux", "Orgueils"), des uvres
symphoniques ("Cap Gris-Nez", "Suite au
Passé simple", "Symphonies de Carnaval",
deux Suites d'orchestre sur le ballet "Noir sur
Blanc"), des concertos avec orchestre (violon,
alto, cor, guitare, basson, ... ), de nombreuses
uvres instrumentales avec piano ("Hommage
à Jean Rogister" pour alto et piano,
"Sonatine" pour cor et piano, "Contrastes" pour
clarinette et piano, "Lumières et Brumes de
Meuse", pour trompette et piano, ... ), des
mélodies (sur des textes de Maurice
Carême, d'Aldolphe Hardy, de Jean Brumioul,
... ), des fresques pour récitant, soli,
chur et orchestre symphonique ("Simple
Histoire de la Genèse", "Le Livre de Job",
"Le Chemin Royal", "La
Charité-François", ... ), des
musiques de scène ou de film ("Jeanne
d'Arc", "Ta Mort est ma Lumière", "Dona
Mencia", "L'Aube nouvelle", ... ), des uvres
wallonnes ("Li Creùs d'Amour", "Li
Vwèle", "So les Vôyes di Moûse",
... ), des churs ("Non, je n'irai pas dans la
lune", "Prindez vos baston Simon", "Harbouya",
"Domine Salvum Fac", ... ), de nombreuses
uvres de Musique de Chambre pour duos, trios,
quatuors, quintettes ("Trois Bluettes" pour
flûte et guitare, "Suite" pour harpe et
piano, "Trio" pour deux trompettes et cor,
"Silhouettes" pour alto, violoncelle et piano,
"Vertbois-Quartet" pour violon, alto, violoncelle
et piano, "Pochade" pour quatuor à cordes,
"Par Monts et par Vaux" pour quintette de cuivres,
... ), des indicatifs pour des émissions de
la RTBF.
Michel
Leclerc affirmait lui-même n'appartenir
à aucune école et se qualifiait
d'impressionniste typiquement wallon,
indépendant, humoriste, sensible et tendre,
mais frondeur. Il écrivait en effet en toute
liberté et se sentait proche des
compositeurs sincères, quels que soient
leurs modes d'expressions et leurs techniques. Par
contre, selon ses dires, les compositeurs cherchant
à restituer des ersatz de bruits en ignorant
sensibilité et poésie lui
étaient étrangers. Son orchestration
aérée et percutante, pimentée
sans exagération de quelques stridences,
révèle un style et un langage francs,
nets et précis.
Michel
Leclerc s'était retiré à la
Maison de Repos Saint-Charles, à
Landenne-sur-Meuse, entre Namur et Huy et s'est
éteint à Waremme le 20 septembre
1995.
Philippe
Bayard
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