BIOGRAPHIE Georges
Antoine Georges
ANTOINE (Liège 1892 - Bruges
1918) Georges
Antoine En
1910, il compose Les sirènes, op. 1 double
chur pour voix mixtes. En 1912, ce sont les
Deux mélodies, op. 2 et la Sonate pour
violon et piano en la bémol, op. 3 ainsi que
Deux Chansons dans le style ancien, op. 4a. La
guerre ayant éclaté, Georges Antoine
s'engage durant l'été 1914. Il vient
composer un Concerto pour piano et orchestre en sol
mineur, op. 5 (perdu a ce jour ). Durant la
campagne de l'Yser, une grêle de mitraille
l'épargne par miracle, mais la maladie le
foudroie dès les premiers mois humides
passés dans les tranchées. Dès
lors son itinéraire le conduira le plus
souvent d'un hôpital à l'autre.
Affaibli et sans ressources, étant mis en
congé de l'armée, il se fixe en
France à Saint-Malo où il donne des
leçons, organise des concerts pour le
secours des pauvres et se remet à composer.
Cette période féconde, 1915-1916,
durant laquelle la Sonate, op. 3 reçoit sa
forme définitive, voit aussi
l'éclosion du Quatuor en ré mineur,
op. 6 pour piano, violon, alto et violoncelle, la
mélodie Vendanges de 1914, op. 8 ainsi que
la plupart des mélodies sur des vers de
Baudelaire, Corbière, Klingsor, Samain et
Verlaine formant les op. 4b et op. 7. La suite de
la guerre compromet un état de santé
de plus en plus précaire avec cependant de
belles rémissions. Les années 1917 et
1918 voient l'éclosion de Veillées
d'armes, op. 9, poème pour orchestre et les
mélodies Wallonie, op.10, Noël et Voici
riche d'avoir pleuré. En été
1918 commence l'offensive bientôt victorieuse
des alliés. Antoine veut revenir dans la
zone du front malgré sa santé
fragile. Il connaît la joie d'entrer dans
Bruges reconquise début octobre. La
fièvre l'y terrasse. Ses amis et parents,
dans la tourmente de la reconquête, perdent
sa trace et une dépêche leur apprend
ceci: "Le 13 novembre, au matin, le docteur
constate son impuissance à vaincre le mal.
Georges fut averti de son état
désespéré. Mais il avait
déjà tant souffert pendant la guerre
qu'il ne voulait pas croire à la
gravité de son mal. Le soir, vers sept
heures, il est mort tout doucement, sans agonie, en
pleine connaissance, en parlant de son prochain
retour a Liège, de sa mère et du prix
de Rome... " Plusieurs
voix s'étaient déjà
élevées pour porter un jugement sur
ses travaux. Vincent d'Indy déclarait
qu'Antoine était "merveilleusement
doué" et trouvait son quatuor remarquable.
François Rasse considérait que "la
disparition de ce jeune compositeur, de
génie, peut-être, fut pour notre art
national une perte irréparable". Charles Van
Den Borren le plaçait entre Lekeu et
Chausson et estimait que l'avenir aurait pu lui
réserver "un rôle de premier plan dans
l'évolution de la musique". Philippe
Gilson
Bibliothécaire du Conservatoire royal de
Musique de Liège.